Avec la Plaisance il est un poème, ensemble préservons le Bassin d'Arcachon ENQUÊTE PUBLIQUE RÉENSABLEMENT PLAGE DE PYLA SUR MER AVIS ET CONTRIBUTION DE L'ASSOCIATION CDROM | | To change the language, click on G at the top right of the page | cliquez sur les cartes postales Sur carte postale d'époque, la plage de Pyla-sur-Mer naturelle à gauche, puis bétonnée photo de droite La consultation du public pendant l'enquête publique sur le projet de réensablement de la plage de Pyla-sur-Mer s'est achevée lundi 26 octobre 2015. La Commissaire enquêteur publiera son avis dans un mois. Bien que le Parc Naturel Marin du Bassin d'Arcachon soit créé depuis juin 2014, le processus de la consultation n'a pas été, semble t-il, modifié. Faut-il réensabler, faut-il bétonner ou faut-il laiser faire la nature ? Les deux photos ci-dessus peuvent nous alerter sur des erreurs de décisions de l'homme. L'Association Plaisance CDROM a participé à l'enquête publique et diffuse ci-dessous ses avis et contribution qu'elle a déposés sur le registre d'enquête publique. | AVIS ET CONTRIBUTION DE l'ASSOCIATION CDROM Avec la Plaisance il est un poème, ensemble préservons le Bassin d’Arcachon Cercle De Réflexion sur l’Organisation des Mouillages du Bassin d’Arcachon | CDROM Cercle De Réflexion Sur l’Organisation des | | | RÉ ENSABLEMENT DES PLAGES DE PYLA-SUR-MER ENQUÊTE PUBLIQUE AVIS ET CONTRIBUTIONS ASSOCIATION CDROM | 26 octobre 2015 | Mouillages du Bassin d’Arcachon Association loi 1901 n° W 336001119 Maison des Associations Place Pierre Dubernet 33470 LE TEICH mouillagescdrom@orange.fr https://www.mouillagescdrom.com 05 57 52 32 63 | Madame Michèle CAREIRON-ARMAND Commissaire Enquêteur SIBA 16, allée de Corigan CS 40002 33311 ARCACHON Cedex | Objet : avis contribution Association CDROM Madame le Commissaire Enquêteur, L’Association CDROM est un groupe de réflexion et d’action de 110 navigateurs adhérents qui valorisent une navigation durable et qui s’attachent à préserver le patrimoine naturel du Bassin d’Arcachon. CDROM est adhérent à la CEBA, Coordination Environnement du Bassin d’Arcachon et à l’ADFM, Association de Défense du Front de Mer. CDROM a participé de façon assidue et constructive à la création du Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon. Dans le cadre du respect de son objet social, l’Association CDROM a compétence pour analyser le projet soumis à enquête publique et donner un avis notamment sur : - l’organisation de l’enquête publique
- la motivation du ré ensablement
- la zone du prélèvement
- l’impact du dragage répétitif
- le financement des travaux
ORGANISATION DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE Avant d’analyser le projet soumis à enquête publique, nous remarquons l’absence de consultation préalable du Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon. Il aurait été logique de présenter le dossier en amont au PNM afin que celui-ci donne son accord pour instruire l’enquête publique. Cet ordonnancement permet d’assurer que le public est consulté sur des projets apparemment respectueux des règles environnementales locales. MOTIVATION ET BUT DU RÉ ENSABLEMENT Le projet de réensablement de la plage serait motivé par le demandeur d’ordre, le SIBA, Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon, pour agrandir la plage, afin d’assurer le maintien des activités balnéaires, et conforter la base des ouvrages de défense de côte (perrés). Activités balnéaires Ces activités (page 110/264) concernent la baignade et la promenade. Or, sur un littoral soumis aux marnages, il est d’usage de vivre avec la marée : dans les zones asséchantes de l’intérieur du Bassin on se baigne à marée haute, et inversement, dans les zones où la plage est submergée à marée haute, comme le long du littoral du Cap-Ferret (entre Bélisaire et Piquey) ou du Pyla, on profite de la plage quand elle découvre. Donc l’insuffisance ou l’absence de plage à marée haute ne peut être la condition suffisante pour justifier l’emploi de moyens lourds, pour autant une drague qui va détruire les habitats de la faune et de la flore sous-marine. Le Bassin d’Arcachon, dont l’attrait touristique repose sur ses qualités de milieu naturel et la riche biodiversité, ne peut se permettre d’inclure des plages artificielles parmi ses littoraux les plus visités, sauf à sacrifier ses principaux atouts. Consolidation du trait de côte Soumis aux forces des courants, des marées et de la houle, ce remblai non stabilisé naturellement, va redescendre le talus par gravité et, à terme, reviendra d’où il vient. Le ré ensablement ne se montre donc efficace pour consolider le trait de côte que pendant la durée de sa tenue, entre quelques mois et quelques années selon les conditions météorologiques et ne saurait en conséquence répondre de façon durable à la motivation du demandeur d’ordre qu’il a inscrite en page 113/264 : « L’objectif des rechargements reste bien d’entretenir et limiter le recul du talus de la plage » ZONE DU PRÉLÈVEMENT Le prélèvement, tel qu’il est prévu dans le dossier, consiste à draguer le flanc du Banc du Bernet. Il sera répété au moins tous les deux ans. Ceci va affaiblir considérablement le banc de sable et on peut s’inquiéter de la fragilité due à l’étroitesse des zones proches des casiers 4 et 5. Le Banc du Bernet constitue un rempart naturel important contre la houle venant de l’océan qui est l’agresseur majeur du trait de côte. Or cette observation incite le demandeur d’ordre a prélever largement dans la zone nord où justement la nature renforce le rempart naturel (page 16/264). Pourquoi va-t-on contre nature alors que l’allongement du banc au nord ne crée pas de dysfonctionnement ? On ne va pas ignorer l’existant qui répond à une nécessité, à savoir, casser la houle venant de l’océan pour autant que le Banc du Bernet ne gêne ni la navigation, ni l’écoulement des importants volumes d’eau entre deux marées. Prélever le sable sur le Banc du Bernet, va fragiliser le rempart naturel et pourra à terme, créer un effet contraire au but recherché. La commodité de la proximité de la plage ne peut être l’argument privilégié qui justifie le prélèvement sur ce banc de sable IMPACT DU DRAGAGE RÉPÉTITIF Le Bassin d’Arcachon est considéré zone sensible, riche en biodiversité qui est protégée par des directives telles que Natura 2000 et le Parc Naturel Marin. Le dragage détruit indiscutablement les habitats de la flore et de la faune sous-marine. Après chaque opération, la nature a besoin de plusieurs années pour reconstituer sa faune et sa flore. Or, d’après le dossier d’enquête, les opérations de dragage sont prévues d’être répétées tous les deux ans. A ce rythme, la biodiversité sera irrémédiablement détruite et le substrat jamais stabilisé ce qui créera d’autres dysfonctionnements, tels que la turbidité ou le transport des sédiments vers des zones non souhaitées … FINANCEMENT DES TRAVAUX En période de crise économique majeure, où les collectivités et leurs administrés sont déjà endettés ou ne peuvent plus s’engager dans des dépenses supplémentaires, il n’est pas logique que le demandeur d’ordre propose des travaux pour une durée de 10 ans et dont l’estimation du coût est nécessairement très incertaine. N’y a-t-il pas des alternatives aux dragages systématiques ? CONTRIBUTIONS Rôle des épis sur une plage de sable La photo qui figure en page 1 du dossier montre le rôle des épis sur une plage de sable. Ils retiennent et accumulent en douceur le sable qui a été remué par les vagues et transporté par les courants. La largeur de la plage dépend de la longueur et de la hauteur de l’ouvrage. Il est donc possible de réensabler la plage sans agresser l’environnement. Ce procédé a l’avantage de former un substrat naturellement compacté qui ne redescendra pas de si tôt. Ce simple aménagement durable et peu coûteux peut satisfaire les inconditionnels de la plage. Il suffit peut-être d’en revoir les dimensions ou les dispositions. CONCLUSION L’Association des Navigateurs de Plaisance CDROM ne s’oppose pas au réensablement de la plage ni au renforcement du trait de côte dès le moment où ils paraissent nécessaires. Le projet soumis à enquête publique n’est que la répétition de ce que subit le Bassin d’Arcachon depuis de nombreuses années. Mais pendant ce temps, et grâce notamment à la vulgarisation de la connaissance scientifique, les réflexions et comportements des usagers ont évolué en faveur du respect du rôle important de la nature qui nous entoure. Il est donc logique que les demandeurs d’ordre proposent des alternatives aux anciens procédés agressifs. Aujourd’hui, pour que l’homme puisse assurer son confort et son bien-être, il doit cesser d’agresser la nature, mais plutôt mettre à profit les progrès des connaissances pour orienter à son avantage les processus naturels. L’Association des Navigateurs de Plaisance CDROM espère que des alternatives plus respectueuses de l’environnement que le dragage et moins coûteuses soient proposées par le Parc Naturel Marin. A défaut de ces alternatives, Madame la Commissaire enquêteur, nous vous demandons de donner un avis négatif au projet de ré ensablement de la plage de Pyla-sur-Mer tel qu’il est présenté. Pour l’Association des Navigateurs de Plaisance CDROM Le Président Pierre CONTRÉ | |